Quelques belles pages publiées dans Libé, m'ont donné envie de partager avec vous la réflexion qui suit... bonne découverte :
Daniel Cohn Bendit : Que faire chez Hachette parution annoncée ce 18-03-2009
extraits : "L’économie matérielle est complètement contaminée par l’économie immatérielle.
L’activité humaine dans une société complexe doit, tout comme la biosphère, se comprendre comme une pollinisation générale, résultant des multiples interactions créatrices de richesses. Il ne faut pas limiter la perspective à la seule production de miel vendue sur le marché. Le bourdon, par exemple, ne fait pas de miel... Mais il pollinise aussi: il est indispensable au cycle de fécondation... En somme, les bourdons sont un peu comme nos inactifs (chômeurs, retraités, étudiants) : leur production matérielle est proche de zéro, mais ils participent à la pollinisation, produisent du réseau, de l’information, du lien social. Je ne vais pas me risquer à filer la métaphore jusqu’à un modèle théorique complet, mais il me semble que la diffusion des idées, des innovations ou des mouvements artistiques et culturels, à certaines époques très fécondes de l’histoire de l’humanité, ressemble beaucoup à une pollinisation à l’échelle humaine.
...
«Mais la nouvelle donne écologique est à mon sens impensable sans une nouvelle donne sociale. Les abeilles humaines doivent avoir les moyens d’accomplir leurs tâches de pollinisation. Ce qui suppose à terme de réfléchir à la mutation en profondeur de nos systèmes de protection sociale. Les pays européens se distinguent du reste du monde par leur attention à la justice sociale, au point qu’on parle souvent de l’existence d’un authentique modèle social européen. Ce modèle social doit évoluer vers une autre forme de redistribution, dissociée de la richesse produite par la production matérielle. Dans une société où l’essentiel de la richesse provient des activités immatérielles, j’estime qu’il devient primordial d’assurer une garantie d’existence à cette activité invisible, qui est à terme beaucoup plus productive écologiquement et économiquement que la production marchande.
«Faut-il la penser comme un revenu d’existence ? A terme, peut-être. Le revenu d’existence correspond à la reconnaissance de ce principe fondamental d’organisation de la société en tant que collectivité. Et il rétribue la contribution de chacun à la pollinisation. Idéalement, il devrait donc être attribué de façon inconditionnelle et même être cumulatif avec l’exercice d’un travail rémunéré. Cela servirait de base à la mise en place d’une protection contre la pauvreté pour ceux qui n’ont pas d’emploi, et rétribuait la contribution sociale de ceux qui exercent une activité pollinisatrice non reconnue (domestique, comme élever des enfants, prendre soin de personnes âgées ou handicapées ; associative et bénévole, comme les multiples engagements qui irriguent la société civile, ou encore artistique), ainsi que pour ceux qui travaillent.»
«Faut-il la penser comme un revenu d’existence ? A terme, peut-être. Le revenu d’existence correspond à la reconnaissance de ce principe fondamental d’organisation de la société en tant que collectivité. Et il rétribue la contribution de chacun à la pollinisation. Idéalement, il devrait donc être attribué de façon inconditionnelle et même être cumulatif avec l’exercice d’un travail rémunéré. Cela servirait de base à la mise en place d’une protection contre la pauvreté pour ceux qui n’ont pas d’emploi, et rétribuait la contribution sociale de ceux qui exercent une activité pollinisatrice non reconnue (domestique, comme élever des enfants, prendre soin de personnes âgées ou handicapées ; associative et bénévole, comme les multiples engagements qui irriguent la société civile, ou encore artistique), ainsi que pour ceux qui travaillent.»
la suite sur Libé et dans le bouquin (14.00 euros!)
Pour ne citer que quelques petits passages qui interpellent profondément l'ancien banquier responsable de l'audit que j'étais dans une autre vie ! je crois profondément qu'il y a urgence à modifier et nos comportements et nos savoir être en société... il en va de plus en plus de notre survie et je ne trouve pas de solution à cela dans les discours traditionnels qu'ils soient de gauche ou de droite... Est-ce le rêve de 68, avorté pour beaucoup qui aujourd'hui dorment sur un portefeuille (peut être dévalorisé, mais bien garni) ? Est-ce le rêve d'un monde de tolérance et de bienveillance qui travaille l'humanité depuis ses premiers instants ?
Une idée, une bonne... vite ! pour être encore là demain au travers de nos enfants et des enfants de nos enfants ! L'urgence n'a sans doute jamais été aussi grande !
Jean-Pierre Petit,
formateur, écrivain, psychanalyste
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire